De nouveaux services sont mis en place pour la gestion des matières organiques mais pourquoi est-ce que l’on doit faire cela ?
Quel est l’impact de ces résidus lorsqu’ils sont enfouis ?
Chaque semaine de mai et juin 2022, la RIDT effectue une chronique sur la gestion de nos matières résiduelles sur les ondes de Plaisir 95.5 Dégelis.
Pour écouter la chronique, c’est ici.
Même si on n’y fait plus attention car c’est devenu un réflexe, on pose des gestes chaque jour en lien avec la gestion de nos déchets. Par exemple le recyclage existe depuis plus de 20 ans dans le Témiscouata et tout le monde y participe le mieux possible assez facilement.
Les normes sont de plus en plus strictes et la gestion des matières résiduelles coûte de plus en plus cher, que cela soit en lien avec la collecte des contenants ou l’enfouissement des déchets recueillis et tout cela est en grande partie payé par les taxes de chaque citoyen.
Bien que le contenu du bac à déchets disparaisse « miraculeusement » de chez les gens une fois vidé, il existe tout un système par la suite pour s’assurer que les matières seront bien traitées et enfouies avec le moins d’impact sur l’environnement possible.
Au Témiscouata, suite à une étude récente, on constate que 36 % du contenu des bacs à déchets est constitué de matières organiques mis aux poubelles par les citoyens et entreprises. Les matières organiques sont constituées des restes alimentaires mais aussi des résidus verts du jardin, de la tonte de pelouse, des feuilles mortes, des branches, …
Cette quantité importante de « faux déchets enfouis » a donc un impact important sur le coût de gestion du LET et sur les taxes de service municipale.
De plus, il s’agit bien souvent d’une perte d’argent pour les citoyens, que cela soit au niveau du gaspillage alimentaire et de nourriture jetée aux poubelles, qu’au niveau du compost qui peut être produit directement à la maison pour servir d’engrais naturel.
Il y a très peu de « déchets » qui peuvent se vanter d’être aussi facilement valorisables et aussi bénéfiques pour l’environnement que les matières organiques, lorsqu’elles sont bien gérées. Inversement, lorsque nous mettons nos restants de table ou de jardin à la poubelle, ils deviennent particulièrement nuisibles à l’environnement, même si cela peut sembler bizarre.
Dans la nature, les matières organiques ne sont pas des déchets, car elles se décomposent simplement au solsous l’action de centaines de milliers de micro-organismes et sont transformées en humus. C’est ce qui se passe dans une forêt ou au fond du jardin par exemple. Avec quelques trucs, on peut facilement reproduire ce processus dans un composteur à la maison. Il en résulte ce précieux compost qui sert d’amendement organique pour nos sols cultivés.
Au contraire, en mettant nos restants de table à la poubelle, sans nous en rendre compte, nous provoquons plusieurs impacts négatifs pour notre environnement et pour les changements climatiques.
Comme mentionné précédemment, lorsque nous mettons des matières à la poubelle, celles-ci vont dans un lieu d’enfouissement technique (LET). Au Témiscouata, nous avons la chance d’avoir notre propre LET situé à Dégelis. Ce ne sont pas de simples trous que nous remplissons de déchets, heureusement ! Aujourd’hui, ils doivent répondre à des normes de plus en plus strictes et doivent être 100% étanches grâce à l’utilisation de différentes membranes et produits de recouvrement, d’où leur appellation de lieu d’enfouissement technique.
Au rythme actuel, le LET de Dégelis serait plein en 2046. Après cette date, nos déchets devront être dirigés hors de la région, vers un autre LET, ce qui coutera très cher aux citoyens. Détourner un maximum de matières organiques permettrait d’augmenter sensiblement la durée de vie de notre LET.
La gestion des matières résiduelles par les municipalité et la RIDT est un service essentiel pour assurer la qualité de l’environnement, notre qualité de vie ainsi que notre santé. Par contre, il s’agit de services qui coûtent cher.
La gestion des déchets est celle qui coûte le plus chère aux municipalités et à leurs citoyens par leur taxe de service. En effet, plus de 60 % du coût facturé aux municipalité par la RIDT est associé à la gestion des déchets (1,6 millions $/an).Le reste vise les autres services soit les écocentres, le recyclage, la vidange d’installations septiques, …
Le gouvernement impose aussi des redevances pour chaque tonne de matière enfouie, ce qui alourdi encore plus la facture aux citoyens.
Au Témiscouata, le compostage domestique est donc LA MÉTHODE de traitement des matières organiques qui est la plus avantageuse économiquement. En effet, en plus de réduire les coûts d’enfouissement, celle-ci ne génère aucun coût de transport ou d’infrastructure. Elle permet même aux citoyens d’économiser sur l’achat de compost !
Au Québec, la gestion des déchets est responsable de presque 6% des émissions de gaz à effet de serre (GES), soit la 5e plus grande source d’émissions de GES ?
En détournant la matière organique de l’enfouissement nous pouvons facilement diminuer ces émissions. En effet, lorsque les matières organiques sont enfouies au LET, celles-ci se décomposent sans oxygène, car c’est un milieu « fermé ».
Dans ces conditions, la décomposition génère du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que son cousin le CO2 qui est produit naturellement lors du processus de compostage en milieu aéré.
De plus, le CO2 relâché lors du processus de compostage est considéré comme carboneutre étant donné qu’il fait partie intégrante du cycle de la nature. Lors de sa décomposition par les micro-organismes la plante relâche tout simplement le carbone quelle a capté durant sa croissance.
Le compostage et la gestion la plus locale possible de nos résidus organiques est également un moyen de se responsabiliser et de s’impliquer dans la gestion des matières résiduelles du territoire. Cette méthode vielle comme le monde est déjà dans les mœurs de bon nombre de citoyens de la région et est encore en progression.
Ailleurs, on entend souvent parler de bac brun pour disposer des matières organiques mais afin d’être cohérent avec ce dont on a parlé précédemment, la RIDT et ses 19 municipalités membres ont fait le choix d’éviter d’émettre des GES en faisant passer un autre camion devant chaque maison pour vider un troisième bac. Cela aurait représenter plus de 165 000 km de collecte de plus par année. Le choix qui a été fait est de donner gratuitement un composteur à chaque maison et chalet pour que les gens puissent gérer leur matières chez eux.
Si tout le monde y participe le mieux possible, on économisera ainsi des coûts de collecte et des coûts d’enfouissement pour l’ensemble de la région, ce qui peut représenter plus de 400 000 $ par année d’économies.
Un autre bon moyen de gérer ses matières organiques c’est d’éviter le gaspillage alimentaire car le meilleur déchets est celui qu’on ne produit pas ! Pour plus de détails et quelques trucs, visite la page Gaspillage alimentaire